Le FC Barcelone est-il réellement irréprochable ? :

Les brutes du Real contre les génies du Barça. Les quatre Clasicos consécutifs ont trop souvent été résumés de la sorte et les Catalans ont cherché à récupérer l'image d'un club toujours exemplaire. Est-ce vraiment le cas ?

Le coupable est tout désigné : avec son entraîneur arrogant et ses joueurs au comportement parfois violent sur le terrain, le Real Madrid porte sur lui tous les maux du football. Une équipe composée de voyous, selon nombre d’observateurs. Que ce soit en Espagne ou à travers toute l’Europe, la Maison Blanche a été pointée du doigt pour avoir vendu son âme au diable Mourinho. Et comme au cinéma, plus le méchant est réussi, plus l’histoire est fascinante et le gentil resplendissant.

Faire du FC Barcelone de Guardiola l’équipe la plus agréable à voir jouer de ces dix dernières années relève de l’évidence. Faut-il pour autant la juger irréprochable dans son comportement ? En conférence de presse d’avant-match, Xavi n’avait pas hésité à l’affirmer suite aux plaintes déposées par le Real suite au match aller. « Je trouve cela lamentable parce que le Barça a un comportement exemplaire », avait rétorqué le milieu de terrain espagnol. Oui, lui le symbole ultime du Barça, ne voit les faits de jeu qu’avec son regard énamouré. Mais si le Real possède ses brutes avec Pepe, Sergio Ramos, Arbeloa ou Carvalho, le Barça compte dans ses rangs de sacrés numéros.

Sergio Busquets, Javier Mascherano, Daniel Alves et Pedro sont très loin d’avoir affiché un visage exemplaire lors de la double confrontation. Le visage, c’est d’ailleurs ce qu’ils aiment se tenir entre les mains dès lors qu’un contact a lieu avec un adversaire. Bien sûr, le Real Madrid est le principal responsable du climat délétère qui s’était installé au match aller. Les Barcelonais, eux, l’ont joué à la finaude, levant les bras au ciel au moindre duel un peu chaud, se précipitant à 6 ou 7 sur l’arbitre au moindre coéquipier à terre et en accentuant en permanence la teneur des chocs. Et hier soir, Mascherano ne s’est pas distingué par son fair-play… Rappelez-vous il y a quelques mois encore, la simulation était devenu le fléau du football moderne. C’est aujourd’hui oublié et le Real Madrid a repris ce flambeau.

Les Merengues suscitent donc l’aversion de nombreux amoureux du football. C’est évidemment compréhensible au regard de la faiblesse du jeu proposé en comparaison du FC Barcelone. Mais tomber dans le raccourci des gentils Barcelonais contre les méchants Madrilènes est regrettable. Grand vainqueur malgré la défaite en Coupe du Roi de la quadrilogie du Clasico, le Barça a ravi les amoureux du football. Un zeste d’élégance en plus ne serait pas de trop la saison prochaine.